–> A Ville-d’Avray quelles perspectives ?
Les Hauts de Seine, sont le département avec le potentiel le plus important de développement après Paris (27).
Tandis que le Cerema préconise de faire appel pour le développement d’un nouveau RCU à l’intercommunalité, le Gpso (Établissement public territorial Grand Paris Seine Ouest) prévoit de développer largement la géothermie à l’horizon 2050, comme source d’énergie décarbonée (p14,16/38): celle-ci passerait de 8% à 44% du mix énergétique. Cette orientation est décrite dans le Plan climat-air-énergie territorial, 2019-2025, de Gpso. A l’horizon 2030, il y aurait en particulier le projet de multiplier par 3 la production d’énergie de source géothermique (p17/38), avec 164 Gwh/an de production additionnelle. En comparaison, la biomasse est une source d’énergie assez limitée, les sources existantes par exemple ne dépassant pas une production supérieure à 2 Gwh/an (28).
Pour mener à bien cet objectif, il a été décidé le développement d’un RC commun aux communes de Sèvres, VA, Viroflay, Chaville (p5/18) dont l’exploitant sera le Sigeif, avec un forage à 1500m de profondeur sur la commune de Chaville, pour un coût estimé à 123 MEur. Une délégation de service public devrait être votée en 2026. L’alimentation des premiers foyers est prévue en 2029 (p17/32), et le réseau de se développer autour de l’axe de la route D910.
Compte tenu du fait que le concessionnaire du réseau de Chaville est déjà Engie, il est probable que la société sera à nouveau choisie pour l’extension du réseau Chavillois déjà alimenté en 2025 majoritairement par une chaufferie fonctionnant au gaz.
On voit que l’investissement pour ce réseau est important, ce qui s’explique par le fait que l’amortissement d’un RC ne se fait que sur une durée au moins de 25 ans (29).
Le réseau de chaleur de Vélizy, qui a été raccordé à la géothermie depuis 2021 alimente 12.000 logements (30), et son examen permet d’évaluer en partie le projet de Gpso.
Les engagements du PCAET, de Gpso :
Il est prévu que les différents réseaux du territoire du PCAET produisent par géothermie d’ici 2030, 164 Gwh/an de production additionnelle (p17/38). Or en 2021, le réseau de Vélizy a produit 115 Gwh de chaleur (p6/39). Si 60% (p5) seulement est alimenté par géothermie, la production annuelle par géothermie du réseau de Vélizy est environ de 115*0,60=69 Gwh, c’est à dire pour 12000 logements, 69/164=42% de l’objectif fixé dans le PCAET. Il faudrait en réalité un objectif d’alimenter probablement 12000/0,42=~28000 logements. Or les 3 villes, du Gpso, concernées par le projet (Sèvres, VA, Chaville) ne représentent que 23000 logements. L’objectif du Pcaet ne pourra donc être tenu par cet unique projet. Le projet de Boulogne Billancourt (31) devrait délivrer 0,35*100=35 Gwh/an de chaleur par géothermie(32). Le projet de RC Meudon-la-Forêt prévoir de fournir d’ici 2027, 97Gwh (33), alimenté à 83% par la géothermie avec la mise en chantier de deux puits (34). Ce dernier réseau représenterait donc une production de géothermie de 0,83*97=80Gwh. La chaleur produite par géothermie représenterait donc d’ici 2030: 80+35+69=184 Gwh/an c’est à dire au delà même des 164 Gwh annoncés dans le plan de 2022, à l’horizon 2030.
Le réseau des quatre villes, Sèvres/Ville d’Avray/Chaville/Viroflay, vise toutefois à l’horizon 2050 un l’objectif inférieur à celui de la neutralité carbone défini dans le PCaet, puisqu’il ne prévoir d’alimenter que 10000 sur les 31000 logements de ces quatre communes. En effet, alors que la part des maisons individuelles ne dépasse pas 15% dans la commune de Ville-d’Avray (35), si on extrapole cette proportion pour l’ensemble des 4 communes, on peut évaluer à 0,85*31.000=~26000 le nombre de logements en copropriété dans les communes de ce projet de RC. On peut donc estimer que le réseau de chaleur des 4 communes est sous-dimensionné en l’état actuel du projet.
Pour Ville-d’Avray, les besoins annuels de chaleur pouvant être facilement raccordables au projet de réseau ont été évalués à 36 Gwh (28min30) et la mise en service interviendrait entre 2030 et 2035 (39min). Par ailleurs, la consommation totale annuelle de chauffage de la ville peut être estimée par une simple proportion à 42Gwh. En effet, d’après le rapport Apur/MGP, la consommation annuelle totale d’énergie finale pour le secteur résidentiel (chauffage comprise) est estimée à 43,1 TWh pour 7 millions d’habitants, dont 64 % pour le chauffage soit environ 27,7 TWh/an (35a). Ville-d’Avray comptant environ 11 000 habitants, la consommation annuelle moyenne d’énergie par habitant pour l’ensemble des usages autour de 6 000 kWh (35b). Pour le chauffage seul : 64 % de la consommation résidentielle = 3 840 kWh par habitant/an. À l’échelle de la commune : 3 840 kWh×11 000=42,240,000 kWh=42.2 GWh/an, spécifiquement pour le chauffage domestique. Le projet de réseau de chaleur pourrait néanmoins couvrir 86% des besoins de chauffage de la commune et 55% de ses besoins en énergie.
Pour le complément des 15% des besoins de Ville-d’Avray qui ne seront pas couverts le projet des quatre villes (soit environ 7Gwh/an), une étude pourrait être lancée sur la mise en place d’un petite chaufferie au bois pour produire environ 10Gwh/an de chaleur, comme c’est le cas pour les 3/4 des chaufferies biomasse franciliennes qui sont portées par des établissements publics (35c). Ces chaufferies au bois émettent, en effet ,en moyenne 15 fois moins de CO2 que le chauffage au gaz (35d). Ce projet serait aussi en accord avec la situation de Ville-d’Avray très bien pourvu en ressources bois. Cette nouvelle chaufferie pourrait toutefois ne pas être réellement indispensable dans la mesure où le bailleur Gecina, qui consomme 10Gwh/an d’énergie de chauffage (p31/88) a par ailleurs déjà commencé en 2025 le renouvellement de son réseau de chaleur interne, tandis que sa demande pour l’installation de ses propres sondes géothermiques (35e) était soumise à enquête publique (35f), en Octobre 2025.
Coût estimé du projet Gpso:
Le coût du forage et de la chaufferie pour le RC de Vélizy s’est élevé à 25 millions d’Euros. Le RC était en effet déjà construit pour ce projet. Le coût au km du réseau lui même pouvant être évalué à [1;1,5] M/km, celui du projet Gpso, dont la longueur est évalué à 45 km (p17/32), serait dans l’intervalle [45, 65] MEur.
S’il alimente 10.000 logements, le coût de la chaufferie et du forage ne devrait pas être supérieur à celui de Vélizy, qui s’est élevé à 25 Millions. Au total, une première estimation donnerait plutôt un coût de 90 (=65+25)ME, plutôt que les 123 ME, annoncés.
Quel Financement du projet de RC de Gpso ?
Le financement du réseau de chaleur de Vélizy-Villacoublay, appelé Véligéo, a été réalisé grâce à un partenariat public/privé (Engie concessionnaire) et des subventions. En particulier sur le 25 Millions du projet (36): 3M ont été apportés par la région, 6M par l’Adme, 5M par la ville et le reste par Engie.
Il est probable pour le réseau de chaleur de Sèvres, VA, Chaville, Viroflay, qu’un schéma de financement semblable sera mis en place, avec une éventuelle intervention de la Banque des Territoires (33), et peut-être une part plus faible venant des communes (37). En faisant une estimation très grossière, en l’absence d’informations plus détaillées à ce jour, on peut estimer que la commune supportera environ 20% du coût du réseau (exemple de Véligéo) lequel doit lui même être calculé en proportion de la quantité (27%) de chaleur qui lui sera délivrée. Le coût pour la commune de Ville d’Avray serait donc de 123*0,27*0,2=6,6 Millions d’Euros, ce qui apparaît comme limité, surtout s’il est étalé sur une vingtaine d’années.
Cette question est essentielle pour la pérennité du projet et son acceptabilité par les Dagovéraniens, en particulier. Il faut, en effet, s’assurer que le coût du chauffage résultant d’une concession de RC (réseau de chaleur) qui sera proposé aux habitants reste plus avantageux que celui des alternatives existantes de chauffage par les énergies fossiles, comme c’est le cas en moyenne en France (p38/52).

Le réseau de chaleur dans sa conception actuelle étant légèrement sous dimensionné pour Ville-d’Avray et contenu de son importance pour la transition, nous proposons aussi de lancer une étude sur le stockage de l’énergie inter saisonnier. En effet, ce principe sera par exemple mis en œuvre à la résidence de la Ronce (38), et il peut probablement être étendu à la commune (39). Il pourrait aussi permettre de diminuer le recours d’appoint aux énergies fossiles lors des journées les plus froides, tel qu’il est prévu dans le projet actuel.

