Transition, état des lieux


La politique de la transition énergétique est essentiellement celle de la décarbonation de toutes les formes de production d’énergie.

-> Pourquoi la décarbonation du chauffage est un axe prioritaire de la transition?
La production de chaleur compte pour 44% de la production d’énergie primaire en France (1, 1m34), tandis que le chauffage (eau chaude comprise) consomme en énergie l’équivalent d’environ 80% de la production électrique (2). On parle prioritairement, en France, dans les médias de la nature du mix électrique, alors qu’il est à 95% décarboné (chiffre de 2024) (3) et qu’il représentait, en 2023, 27% de la production d’énergie (4), tandis sur les 1420 Twh d’énergie produite, la  production de chaleur représentait, en 2023, 625 Twh, c’est à dire 44% =(173,5/0,278)=625/1420 (5)(6) (7).
Le chauffage résidentiel qui représentait en France, en 2019, 440Twh, soit environ 70% de la production de chaleur, et 30% (440/1420) de l’énergie totale, c’est à dire demande davantage d’énergie que la production électrique, alors qu’il est assuré à 60% par des énergies carbonées (gaz, fioul, bois) (7). En France, en 2023, près de 60% de la consommation de gaz est utilisée par le chauffage (p2/9)(8).
La politique de la transition au niveau communal, doit donc porter prioritairement ses efforts sur la décarbonation du chauffage

L’exemple de la Suède est un modèle à suivre pour l’union européenne (9). En effet le chauffage n’émet quasiment pas de CO2 contrairement aux autres pays (10, 15min02). Ce très faible bilan carbone vient davantage du mode de chauffage: réseaux de chaleur (11) (pour 60%) et bois (21%) (12, 14min58) qu’à l’isolation. Les réseaux de chaleur en France sont par Kwh moins émetteurs que le chauffage d’origine électrique (11). Les chaudières des réseaux sont par principe beaucoup moins émettrices que celles individuelles ou en copropriété, car on peut associer les premières par exemple à la pyrolyse (gaz, bois..)(12), à la capture du carbone, ou aux pompes à chaleur (13) et au stockage thermique (14). 

Le solaire thermique (22min) qui a un rendement proche de 80%, à comparer au 30% maximum du solaire photovoltaïque, peut probablement être associé aux derniers modes de stockage de la chaleur(15) (2min).
Il est  beaucoup plus long et coûteux d’amortir, sur une durée souvent voisine de 30 ans (16) (17, p8), une rénovation thermique que de changer son mode de chauffage (18). La majorité des rénovations énergétiques pour un classement DPE, vers les étiquettes A,B,C ne sont en effet pas amorties sur une durée de 20 ans. Une étude montre par ailleurs qu’il est peu rentable de superposer le raccordement à un réseau de chaleur et la rénovation thermique des bâtiments, en particulier en zone urbaine dense (p 19/28).


En 2023, la dotation annuelle de 0,52 milliard du fonds chaleur en France (19, p185), paraît nettement insuffisante au regard d’une politique de la transition cohérente. Pour le région Ile-de-France, où 7 millions d’équivalents logements ne sont pas raccordés (20), leur raccordement s’élèverait probablement à un chiffre de 7/37*69=13 milliards d’Euros, qui pourrait venir en remplacement d’un réseau de gaz par ailleurs vétuste (21), alors que la nappe géothermique du bassin parisien est l’une des meilleures de France  (22).
La région Ile de France (et en particulier le Grand-Paris (23))  est celle où les réseaux de Chaleur sont les plus vite rentabilisés (24, p47), d’autant que ceux ci peuvent être associés à la géothermie. Il y a en moyenne dans les agglomérations Françaises, une grande différence entre les  zones à fort potentiel de développement des réseaux de chaleur (25) et l’état de leur développement en 2024 (26)
En Île-de-France, en 2012, trop peu de RCU existants étaient alimentés (p5/31) par la géothermie, ou étaient associés à la capture du carbone (p26), surtout dans le Nord et à l’Ouest de la région (p24).
Il y a cependant un projet de réseau de chaleur à Ville-d’Avray, dont un état des lieux est proposé.

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